Né en 1947.
Formation artistique à l’Institut Supérieur St. Luc à Bruxelles, atelier de spécialisation de peinture.
Comme autodidacte, passages dans les ateliers de plusieurs peintres et dessinateurs en Belgique et à l’étranger.
Enseignant-responsable de l’Atelier d’Arts Plastiques du Centre Culturel Westrand à Dilbeek de 1974 à 2004.
Voyages d’études dans la plupart des pays européens, au Népal, en Inde, au Cachemire, aux Etats-Unis;
visites de musées, de biennales, de festivals artistiques et fréquentation de cours d’art.
1972-73 : création et réalisation de décors pour pièces de théâtre sous la direction de Jacky Morel, Rudi van Vlaenderen, Dries Wieme.
Séjourne régulièrement dans le Midi de la France pour études d’après nature.
Travaille à Paris ainsi qu’à Montpellier dans des ateliers de gravure (1970-1980);
à Bruxelles au Centre Rodebeek dans un atelier de lithographie (1980-1990).
Collaborateur artistique free-lance à la VRT, au Centre National Culturel d’animation « Eigentijdse Jeugd » à Dilbeek et d’animations pour jeunes à Bruxelles.
Différentes expositions individuelles et collectives depuis 1968 en Belgique et à l’étranger, dont principalement à Dilbeek, Turnhout, Perk, Waregem, Neerpelt, Ternat, Oostende, Kortrijk, Roosdaal, Renaix, Boechout, De Panne, Alès et St.-Paul-La-Coste (Midi de la France), Bergisch-Gladbach (Allemagne), Atlanta et Dalton (U.S.A.), Tournai, Luxembourg, Mouscron, Beersel, Mechelen, Den Haag (Pays-Bas), Brasschaat, Hasselt, Leuven, Kemmel, Vilvoorde, Veurne, Koksijde,Knokke-Heist, Gaasbeek,…
De nombreuses expositions dans des Galeries, Centres Culturels ou de rencontre à Bruxelles et environs.
Achat d’œuvres par le Musée des Beaux-Arts de Mouscron, la maison communale de Dilbeek, Renaix, Koksijde et Berchem-St.-Agathe, la Communauté Flamande, l’ « Archief-Museum van het Vlaams Leven te Brussel »,
« KBC », « DEXIA », « FORTIS », « BACOB », l’Etat belge, le « Parlement européen »,
« Interbrew s.a. », la « V.R.T. » et nombre d’institutions privées.
Peint « De Spinse » pour la pièce de théâtre de Herman Van Veen en Première Mondiale à Bruxelles en 1974
au Théâtre de la Bourse.
Rencontre Bram Bogart dans son atelier à Ohain le 2 mars 1980. Plusieurs séjours dans l’atelier de
Felix De Boeck à Drogenbos depuis 1984. Réalise le portret de « James Ensor » (1985) et « Don Bosco » (1988).
Sur commande de l’administration communale, projet et réalisation dans le Château « de Viron »,
la maison communale de Dilbeek, les fresques originales du plafond de la Salle de mariage (1987),
ainsi que la restauration de la Salle du Conseil (1991).
En 1990 « Marine » pour le Ministère des affaires étrangères à Moscou. En 1991 « Hommage à Pieter Bruegel »,
un triptyque (3,60 x 1,70 m) pour « Le Roi d’Espagne » sur la Grand’ Place de Bruxelles.
Le pianiste virtuose François Glorieux compose et interprète durant la première de l’exposition à Koksijde « Contemplation » 1998, inspirée par l’œuvre méditative de Jacky Duyck.
Rencontre en octobre 1998 des cosmonautes russe German S. Titov, américain Loren Acton
et belge Dirk Frimout durant l’exposition tenue au Casino de Koksijde lors de la semaine de la science.
Rencontre Pierre Alechinsky au Paradou (Midi de la France) le 13 avril 1999.
Au mois de juin 2004 il se retire dans une ambiance de fête de l’ Atelier Beeldende Kunsten (= Atelier d’Arts Plastiques) du Centre Culturel « Westrand » à Dilbeek. Trente années durant (1974-2004) il en fut l’animateur et principal responsable. Durant tout ce temps il donna à tous les ateliers, tant pour les jeunes que pour les adultes, une renommée notable.
Le 2 septembre 2006 il reçoit officiellement le titre de premier « Citoyen d’honneur de Dilbeek » au château « de Viron » (actuellement maison communale), en présence de plusieurs personnalités et entouré par les membres de sa famille. Le titre honorifique lui fut octroyé par le Bourgmestre en présence du collège échevinal au grand complet dans une atmosphère de fête. Un moment unique en tant que citoyen et artiste dans la vie de Jacky Duyck ; une gratification et reconnaissance pour ces années d’engagement artistique pour la Commune de Dilbeek.
« Wijdere dan wijd » 1997 un film de Marcel De Jonghe: la genèse d’une peinture, images d’atelier et un survol de détails de peintures, accompagnés de poèmes déclamés par Brigiet Tyteca et d’une intervieuw par Wim van Gansbeke (30 min.)
» Een Duyck in de kunst « 1997, livre d’art 160 pages., avec poèmes et textes de Edward Boon, Phil Bosmans, Pieter G. Buckinx, Hugo Brutin, Felix De Boeck, Karel Declercq, Dirk Frimout, Herman de Coninck,
Kristien Dehollander, Jan De Vuyst, Emile Kesteman, Staf Nimmegeers, Jo Röpcke, Pol le Roy, Alice Toen,
Willem M. Roggeman, Paul Snoek, Wim Toebosch, Hugo Weckx, Wannes Van de Velde, Wim van Gansbeke, André Van Laere, Zaki, Erik van Ruysbeek, Rudi van Vlaenderen, Johan Verminnen, Simon Vinkenoog, e.a. à l’ occasion du cinquantième anniversaire de Jacky Duyck; le livre fut présenté
par Johan Verminnen, Zaki et Ivo Goris au Centre Culturel Westrand à Dilbeek le 21 novembre 1997.
A cette occasion les artistes Brasser, Emiel De Bolle, Luc De Maeyer, Karl Meersman et Urbanus
réalisèrent des cartoons et caricatures de l’artiste.
En plus, le livre contient des autographes des poètes et artistes,
ainsi qu’une sélection d’ouvrages de jeunesse de Jacky et de textes inédits écrits de sa main.
Ce livre est en vente à 15 EUR lors des expositions et à son atelier.
Jacky Duyck nous introduit dans un silence insolite. Là, entre les premiers commencements et l’accomplissement final, s’étendent ses paysages que nul homme n’a visités, extrêmement lointains et d’une profondeur insondable. Ce sont les lieux de révélation du mystère, qui à la fois nous attirent et nous inspirent de la crainte.
Les couleurs ne sont pas là pour décorer la surface; elles se déploient plutôt de l’intérieur vers l’extérieur. Les rares variations formelles, très souvent ébauchées, les plis de terrain ou les signes graphiques plus autonomes ne peuvent exister qu’en fonction d’une animation plus poussée qui de l’intérieur influence magnétiquement toute vibration de vie. Dans ces circonstances le moi individuel ne peut que se perdre. On l’enfreint, on le suce, on le sacrifie. Il s’agit d’une aventure étrange, car précisément dans ce glissement l’homme se retrouve vraiment. Il est saisi et tout de même il est libre. Il se rapproche du bord d’un gouffre menaçant et pourtant la paix lui est accordée.
La vigueur du cosmos fait éclater le monde où nous nous étions enfermés. Les décors de notre vie mondaine sont enlevés. De concert, avec le peintre nous nous acheminons vers une même source de vie.
André Van Laere
Quand quelqu’un sait peindre de cette façon, du point de vue de l’esprit et de la technique qu’il nous est difficile de dire si c’est abstrait ou figuratif, plus encore que l’on sache dire que c’est à la fois abstrait et figuratif, de sorte que toutes les étiquettes, attribuées trop aisément par les critiques et les amateurs d’art, tombent finalement et sont dépourvues de signification, … quand quelqu’un sait peindre à ce point que nous atteignons émotionnellement et intellectuellement l’essence de la peinture, de l’homme qui peint, l’on ne peut que rendre grâce. Nous ne pouvons pas oublier qu’un artiste offre sans cesse des cadeaux. Mais qui est encore en état de les recevoir ? Beaucoup de gens estiment un tableau selon son prix. Une œuvre d’art est plus qu’une marchandise. Elle ne pourrait même jamais être marchandise. Je suis heureux des nombreuses oeuvres que Jacky Duyck a créées. Je lui sais gré de cette richesse. Sommes-nous encore capables d’aimer une oeuvre d’art ?
Rudi van Vlaenderen
L’arme tactique secrète qu’est un artiste détruit les casemates que votre conscience a construites et dynamite les certitudes que vous vous êtes dûment appropriées. On ne vous laisse aucune certitude, car celui qui a des certitudes est un être dangereux, ne soumet plus le monde à la question, ne s’interroge plus.
Jacky Duyck interroge le monde, il s’interroge lui-même dans ce monde, il interroge la matière, il interroge le cosmos, il interroge l’art, ses manifestations, son matériau, ses techniques, il interroge la toile, le papier, la couleur, l’encre, la plaque de verre, la pierre, la presse, et il vous livre ses réponses provisoires. En toute discrétion – bien qu’on puisse douter que chose pareille existe, mais quoi qu’il en soit en toute incertitude.
Des paysages, structurés et tout de même disloqués : vous les retrouverez dans une technique que Duyck est parvenu à maîtriser lentement : celle de la gouache alliée à celle de l’aquarelle, une touche de brou de noix, du papier tailladé et déchiré. Des environnements inconnus, inexistants et tout de même connus comme étranges, nés de l’inquiétude, mais avec une calme maîtrise de la matière et portés sur le papier dans des compositions, pleines de significations et de tensions.
Encore plus proche de la terre et cependant avec une profondeur mystique, enveloppé du souffle de la solitude, Jacky Duyck s’exerce comme les maîtres anciens sur place avec crayon, pinceau, charbon de bois ou bâtonnets, dans des paysages dessinés ou esquissés à l’encre, au crayon ou au brou de noix. L’homme en est absent, mais l’artiste rétablit le contact entre l’esprit humain qui a continué à planer sur ces paysages et l’esprit propre qui en a l’expérience.
Et enfin il y a Jacky Duyck qui cherche, l’artiste qui lutte contre les formes d’où il tirera demain la Cité nouvelle et qui sait – après-demain, sans doute l’homme nouveau. C’est le Jacky Duyck qui possédé, en pleine colère ou par pure misère attaque à coups de pinceau le papier ou la toile et qui après cette explosion, à partir d’une méditation supprime le lyrisme superfétatoire, corrige, situe bien les arcs de tension, restaure l’équilibre de la composition pour conférer à l’explosion son expressivité humaine et artistique la plus haute.
Wim Van Gansbeke
Jacky Duyck est le peintre des visions cosmiques. A ce titre, il occupe avec son oeuvre une place tout à fait spéciale dans la peinture flamande moderne où prévalent néo-figuratif et néo-réalisme. Il ne fait du reste aucun doute que la poésie est présente dans l’oeuvre de Jacky Duyck, puisqu’il n’est pas le peintre de la réalité matérielle, mais celui du réalisme spirituel. C’est un artiste extrêmement sensible au mystère de la vie, de la mort et du rêve.Les titres de ses œuvres reflètent clairement ses thèmes et ce n’est pas par hasard que « Genèse » et « Apocalypse » sont des titres qui reviennent plus d’une fois. Dans chaque peinture, Jacky Duyck explore en tâtonnant la réalité universelle. Il s’agit d’une quête de la réalité au-delà du matériel qui débouche sur la réalité immatérielle de base. C’est d’une manière intuitive, à travers l’inconscient, que l’artiste fait cette découverte. Mais en même temps, nous constatons que la science et la microphysique aboutissent aux mêmes conclusions, aux mêmes découvertes. Si l’œuvre antérieure de Jacky Duyck était liée à la matière, si imaginée, menaçante et angoissante fût-elle, il en arrive maintenant à une représentation épurée d’une aventure purement spirituelle. Toute anecdote transperçant auparavant, est désormais gommée. La meilleure façon de définir la peinture de Jacky Duyck est de dire qu’il s’agit de la conscience de l’essence spirituelle d’une réalité lumineuse primordiale. Cette peinture est en premier lieu une aventure spirituelle. Mais simultanément elle est une aventure plastique, un combat avec la matière, avec les possibilités techniques de l’expression plastique. Dans certaines de ses œuvres, le fond et la forme ne font réellement qu’un. Le mystère que Jacky Duyck exprime devant nos yeux, reste insondable, mais les signes que l’artiste nous livre peuvent être ressentis. C’est un art qui nous montre ce qu’inconsciemment nous savions, mais dont nous ne prenons conscience qu’en regardant ses toiles.
Willem M. Roggeman